Le « Training Effect » expliqué

Le "training effect" expliqué

Beaucoup d’athlètes ne parviennent pas à estimer s’ils s’entraînent suffisamment intensément pour pouvoir progresser, ou inversement s’ils s’entraînent de manière suffisamment « douce » lors d’une séance de récupération.

Pour répondre à ce besoin, une fonctionnalité est apparue sur les dernières générations de montres cardio : l’indicateur de « Training Effect » (TE).

 

Définition du Training Effect

Cet indicateur permet de quantifier l’intensité d’un entraînement, sur une échelle de 1 à 5 (en nombres entiers), où un TE de 5 traduit un entraînement intense qui a « choqué » l’organisme et va le pousser à surcompenser de manière à mieux résister à ce type d’effort.

A l’inverse un TE proche de 1 traduit un entraînement qui n’apporte pas de progression notable du point de vue aérobie mais aide à récupérer à la suite d’un entraînement intense. Le tableau suivant indique la signification des valeurs de TE :

Training Effect (TE)

Interprétation

icone1 Effet mineur L’entraînement accélère la récupération et permet d’améliorer l’endurance fondamental si l’exercice est maintenu suffisamment longtemps. Il ne permet pas une amélioration des performances aérobies.
icone2 Maintien de niveau Cet entraînement permet de maintenir les capacités aérobiques et de mettre en place les fondations pour une une bonne condition respiratoire et cardiovasculaire pour envisager des exercices de plus fortes intensités à l’avenir.
icone3 Progression Cet entraînement améliore les capacités aérobies s’il est réalisé 2 à 4 fois par semaine. Un entraînement à ce niveau d’intensité ne requiert pas spécialement de récupération.
icone4 Progression importante Cet entraînement, répété 1 à 2 fois par semaine, augmente fortement les capacités aérobies. Nécessite 2 à 3 exercices de récupérations actives par semaine (TE 1-2) pour un développement optimal.
icone5 Effet très important sur la  progression Cet entraînement a un important effet sur le développement des capacités aérobies à condition qu’il soit suivi d’une récupération suffisante. Étant donné son haut niveau d’intensité, cet type d’effort ne doit pas être réalisé souvent.

En se servant du tableau ci-dessus, on peut associer les types d’entraînements à un niveau de TE.

Par exemple un entraînement de type fractionné avec peu de récupération entre les répétitions correspondra à un TE de 4-5. Un entraînement de type seuil ou intervalle long aura un TE de 3-4. Les entraînements en endurance fondamentale auront un TE plus bas : de 1 à 2.

Ces valeurs sont à prendre à titre indicatif. En effet, il est possible qu’un entraînement en fractionné puisse être de niveau 3 si l’intensité est modérée et le nombre de répétitions peu important.

 

Fatigue et performance en fonction du Training Effect

Le graphique ci-dessous illustre l’évolution de la forme physique à la suite d’un entraînement, avec l’accumulation de fatigue pendant l’entraînement, suivie de la phase de récupération puis la surcompensation. Visualisation pour différents niveau de TE.

Fatigue et récupération en fonction du training effect

Lorsque le TE d’une séance d’entraînement est élevé (TE> 3), l’effet de surcompensation qui permet la progression du coureur est associé aux effets physiologiques suivants :

  • le cœur est renforcé
  • les muscles liés à la respiration sont renforcés
  • la quantité de globule rouge est plus importante
  • la VO2 augmente

Une autre manière d’interpréter le TE est de le considérer comme un indicateur qualitatif de l’importance des changements au niveau des muscles et du système cardiorespiratoire.

Bien qu’il apporte des informations sur l’amélioration éventuelle de la VO2max après un entraînement, il ne peut pas servir à donner d’informations sur l’amélioration ou non de l’endurance.

VO2 endurance training effect

Mesurer le Training Effect avec une montre cardio

Chez les constructeurs de montres cardio GPS, c’est Suunto qui a été le précurseur en donnant une indication de TE sur ses montres. Chez Suunto, il porte la dénomination de Peak Training Effect (PTE).

Garmin a suivi peu après, à la sortie de la Forerunner 610 (2011) qui  s’est dotée de la fonctionnalité de TE. Que ce soit chez Suunto ou Garmin, derrière la notion de TE ou PTE se cache la même technologie apportée par l’expertise de la société Firstbeat.

L’intégration de leur technologie chez les 2 fabricants apparaît cependant de manière différente et cela, dès la dénomination : TE chez Garmin versus PTE chez Suunto. Nous n’entrerons pas ici dans les détails les différenciant davantage.

Actuellement, on retrouve l’indicateur de TE ou PTE sur les montres suivantes :

Pour mesurer le TE, les montres utilisent le profil du coureur, les données liées à la fréquence cardiaque (plages de fréquences cardiaques), la durée d’effort et la difficulté de l’activité.

Le paramètre le plus important entrant en jeu pour le calcul est la fréquence cardiaque et son évaluation par rapport à la fréquence cardiaque maximale (FCmax) du coureur. Si la fréquence cardiaque maximale est mal réglée dans la montre, trop bas par exemple, le TE aura tendance à être plus haut que sa valeur réelle. Et inversement si la (FCmax) est trop élevée, le TE sera trop faible.

La dépendance à la condition physique du coureur implique que, plus la condition physique est bonne, plus il faut s’entraîner dur pour atteindre un TE élevé.

Lorsque l’on est un nouvel utilisateur d’une montre cardio possédant cette fonctionnalité, la valeur de TE peut paraître élevée. Ceci est normal, car le TE se définit en fonction du profil du coureur qui est déterminé par la montre cardio après une période d’apprentissage de quelques séances (apprentissage automatique).

Pour le sportif, l’utilisation de l’indicateur TE est optimale quand il sait l’associer à ses sensations ressenties pendant et après l’entraînement. Cela passe par une bonne connaissance de soi et de ses propres capacités. L’indicateur de TE peut aider à l’apprentissage et l’interprétation de ses sensations.

Mais souvenez vous bien, qu’entre l’indication de la montre cardio et celle du corps, la donnée la plus fiable, c’est bien la seconde.

 

L’auteurWearable technologies

Clément cours régulièrement depuis une dizaine d’années et pratique le triathlon en club depuis 3 ans. Suivant avec passion l’actualité sur les montres cardio GPS et l’évolution de la mesure de données physiologiques chez le sportif, il effectue une veille sur les objets connectés pour le sport via le topic scoop.it : Running’s Wearable Technologies.

12 commentaires

  • Alex

    Article très intéressant et qui se veut très accessible.
    Nos montres intègrent des techno que nous ne connaissons finalement pas tant que ça.
    Cet article permet au lecteur de comprendre les bases afin d’aller plus avant au besoin..

    « Actuellement, on retrouve l’indicateur de TE ou PTE sur les montres suivantes :
    Garmin Forerunner 610, 620, 910XT, 920XT, Fenix 2, Fenix 3 »
    ==> il manque la FR630 😉

    • Jérôme

      Bonjour Alexandre
      Oui, ça ne sert à rien de dépenser 500€ dans une super montre GPS pour utiliser les fonctionnalités d’une Forerunner 110.
      Bien vu pour la FR630. C’est le problème d’un blog de 2 ans, plus il y a d’articles et plus c’est difficile de tous les tenir à jour. Merci.

  • André

    Bonjour,

    Comment savoir (avec les indicateurs des montres « run » actuelles) si on est au sommet de la courbe de surcompensation ?
    Pour effort TE de 4, par exemple, c’est de 1 à 4 jours !
    Merci.

  • Très bon article comme toujours, un petit ajout néanmoins. Sur les montres compatibles chez Suunto il manque la série des Ambit 2, j’en ai une et c’est un paramètre important que je regarde souvent.

    • Jérôme

      Bonjour
      En effet, je ne suis pas remonté aussi loin en arrière. Du coup, merci pour cette précision (ça sert aussi à ça les commentaires).

  • Baptiste

    Bonjour,

    Auparavant, j’étais avec une « Polar M400 ».
    Sur le site « Polar Flow », j’avais alors accès à un graphique vraiment intéressant ressemblant pas mal a celui suivant le tableau en début d’article. Il prenait alors en compte l’ensemble de mes entraînements, ce qui me permettait alors de me situer entre « sous » et « sur » entraînement.

    Récemment, je viens d’acquérir une 920xt, et je ne trouve pas ce genre de graphique dans « Garmin Connect », mais uniquement des chiffres allant de 1 à 5, comme présenté au tout début.
    Est-ce moi qui n’ai pas réussi à trouver le graphique correspondant, ou est-ce tout simplement que Garmin ne propose pas ce style de graphique ?

    Bonne fin de journée ! 🙂

    • Jérôme

      Bonsoir
      Chaque marque a son propre jeu de données, sa propre interface, avec ses propres outils d’analyse…

      • Fresh

        Merci pour cette belle analyse et les commentaires des lecteurs, je souhaite acheter une montre, j’hésite entre plusieurs modèles, la POLAR M430 me semble être un excellent rapport qualité pour cette analyse de TE mais vous ne mentionnez pas les POLAR dans votre étude ? Sinon, je suis très tenté par la SUUNTO SPARTAN TRAINER WRIST HR

  • Bonjour,

    Super intéressant l’article ☺️

    Je me pose quand même la question suivante sur la Fenix5 : Est-ce que tous les profils de sport influence la charge d’entraînement?

    Je demande car en course à pied ou en vélo cela fonctionne mais dès que j’effectue une sortie trail ou VTT, ma charge d’entraînement diminue le jour de ma séance alors qu’elles sont souvent bien plus longues et difficiles (D+, cardio et durée en hausse).

    Je sais que le mode Trail était à éviter au début pour initialiser le statut d’entraînement mais là j’ai l’impression qu’il ne prend pas en compte mes sorties Trail et VTT :-/

    • Jérôme

      Bonjour
      La base, c’est : pas de cardio, pas de charge d’entrainement. Ca fait un petit moment que je n’ai plus de Fenix 5. Je referai un tour d’horizon très bientôt avec la Fenix 5 Plus.

  • david

    Bonjour,
    j’ai un cardio mais je confirme ce que dit François, il n’y a pas de TE pour le cyclisme chez Garmin ….
    c’est étonnant car si vous faites du velo elliptique pendant 45 minutes vous avez du TE, mais rien si vous faites du VTT pendant 3 heures (avec ceinture cardio). J’ai pourtant activé la fonction (Physio TrueUP) qui permet de « fusionner » mes données entre Fenix 5 et Edge 520.
    A mon avis le pb vient du fait : soit le EDGE ne propose pas cette fonction (système de « licence » pour le TE ?), soit il faut des pédales pour mesurer la Puissance (comme le VO2 max cyclisme). Dans ce cas c’est étonnant car … sur le vélo elliptique ou les chaussures de running il n’y a pas non plus de mesure de puissance délivrée, mais uniquement des infos vitesse et FC dispo aussi en vélo.
    Je pencherais donc plutot sur le fait que c’est un pb de fonction, pour moi, sur le EDGE520 (j’ai fait un test en elliptique : avec la fenix 5 il y a du TE, mais pas de TE avec EDGE …). Et dailleurs sur l’appli Connect il n’y a pas non plus de « statut d’entrainement » pour EdgE520.
    C’est un peu moche de la part de Garmin, car au final j’ai deux équipements (H/W, licences payées etc), mais toutes les fonctionnalités ne se complètent pas (quel intérêt, quelle exploitation je peux faire avec ces TE, Statut d’entrainement etc, vu que les données sont partielles …? Au final il n’y a que la résultante VFC qui peut me donner une indication physiologique avec Fenix 5)

Répondre à François Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.