UNA Watch : la montre GPS évolutive et réparable chez soi

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Si vous avez Facebook et que l’algorithme fonctionne bien, vous avez forcément vu passer une publicité pour un projet de montre GPS réparable et évolutif appelé UNA Watch. Je l’ai vu passer, mais je n’en ai pas parlé. Sauf que cette semaine, vous êtes plusieurs à m’en avoir parlé, alors j’ai creusé.

Dans le concept, c’est ce dont tout le monde rêve : une montre GPS évolutive et réparable.

  • Pas besoin de changer de montre juste parce que la batterie a perdu en capacité.
  • Pas besoin de changer de montre parce que l’écran est fendu.
  • Pas besoin de changer de montre parce que le connecteur a des faux contacts.
  • Pas besoin de changer de montre parce que le processeur peine face aux dernières mises à jour.

La solution : commandez puis changez la batterie, changez l’écran, changez le connecteur, changez le processeur.

Le projet

L’idée d’UNA Watch, c’est de faire une montre GPS qui soit réparable par l’utilisateur, avec un simple tournevis.

Ca répond à deux enjeux :

  • L’écologie, d’abord, pour éviter de jeter une montre GPS tous les 3 ans juste parce que sa batterie devient faiblarde.
  • Votre budget, ensuite, car vous pourriez ne remplacer que la batterie ou le processeur et éviter ainsi d’acheter une montre GPS neuve.

Le projet a démarré en Ecosse en remportant un prix de 100 000 €. L’étape suivante a été un projet Kickstarter de financement participatif qui a permis de lever 300 000 €.

La production doit commencer en avril 2025 en Malaysie, avec des premières livraisons en août.

Elle est vendue $335, initialement en Grande Bretagne et aux Etats-Unis.

Le produit

UNA Watch est une montre GPS qui coche la majorité des fonctionnalités d’une montre GPS d’entrée de gamme basique d’il y a quelques années, mais avec des capteurs récents.

UNA annonce 40 mm de large et 14,4 mm d’épaisseur. C’est la largeur d’une Forerunner 255S et l’épaisseur d’une Epix 2 Pro. Ca me parait petit, mais UNA annonce les 40 mm comme la largeur de la watchface. Donc je pense que le boitier est un peu plus gros, probablement dans les 45 mm. Elle pèse 50 g, ça serait donc conforme avec une Forerunner 255 qui pèse 49 g pour une largeur de 45 mm.

Un écran rond, 4 boutons disposés de manière symétrique (2 de chaque côté). C’est un arrangement qui fonctionne très bien sur les Amazfit. Une lunette qui reprend le design de celle des Fenix 7/8, avec des extensions sur les pattes d’attache du bracelet et 4 vis pour la maintenir en place. La différence est toutefois fonctionnelle : sur l’UNA Watch, ces vis servent précisément à démonter la montre.

L’écran reste sur les standards d’il y a quelques années : un écran transflectif avec une définition de 240 x 240 pixel… et une grosse bande noire autour. Mais c’est là que le concept est super : on peut tout à fait imaginer qu’UNA propose un écran AMOLED dans 1 ou 2 ans et il suffira de commander et remplacer l’écran.

Sinon, l’interface graphique a l’air sympa.

Il est recouvert par une vitre en verre renforcé (= prévoyez une protection d’écran).

A sa sortie, l’UNA Watch sera disponible en 3 couleurs : noir, bleu et blanc, avec un bracelet silicone bicolore intégrant du gris (que j’aime bien).

Côté capteurs, rien à redire :

  • Puce multi GNSS (GPS, GLONASS, Galileo, Beidou) double fréquence
  • Capteur cardio optique avec oxygénation sanguine (ressemble fortement à celui des Fenix 7)
  • Altimètre barométrique
  • Accéléromètre
  • Gyroscope
  • Boussole magnétique
  • Connexion Bluetooth

On peut coupler une ceinture cardio et un capteur de puissance en Bluetooth.

Pour le sport, ça se traduit en des capacités de base que sont l’affichage des données comme la distance, l’allure, la FC, des tous automatiques et manuels. Avec ensuite des possibilités d’analyse de zones cardio, zones d’allure, tables de tours dans l’application.

Pour le moment, UNA ne parle que d’enregistrer des courses, des sorties vélo et des randonnées. Le nombre de profils sportifs doit donc être très limité.

Pas de carto mais pas non plus de suivi d’itinéraire, ça viendra dans une prochaine mise à jour. Les 4 Go de stockage permettent déjà de faire quelque chose et on se rappelle que la montre est modulaire (donc on pourra augmenter la mémoire le jour où il deviendra nécessaire de stocker de la carto et de la musique).

Le suivi santé comprend la FC en continu, la FC au repos, la SpO2, le nombre de pas, le nombre d’étages gravis et le nombre de minutes d’activité. Les prochaines fonctionnalités en développement sont la VFC et le suivi du sommeil.

L’aspect montre connectée couvre les smart notifications, le contrôle du lecteur media du smartphone, quelques watchfaces différentes et la fonction trouver mon téléphone.

UNA annonce une autonomie de 20 h en enregistrement GPS (simple ou double fréquence, ce n’est pas précisé). Il n’est pas possible de la recharger en course.

La recharge se fait non pas par un câble propriétaire mais avec un connecteur USB-C qui est placé sur le côté droit de la montre, entre les 2 boutons. Le connecteur a une résistance à l’eau IPX8, ce qui le classe dans la catégorie des connecteurs étanches en immersion continue à 1 m ou plus (spoiler : ce n’est pas équivalent à une étanchéité à 50 ou 100 m).

D’ailleurs UNA dit bien dans la section FAQ que l’UNA Watch n’est pas faite pour la natation. Elle est résistante à l’eau et la boue mais pas étanche. Ce n’est pas pour rien que toutes les montres GPS actuelles ne sont pas démontables par l’utilisateur à la maison, que tout est collé, toussa toussa. A partir du moment où le boitier est démontable avec quelques vis, ça ne permet pas d’obtenir une super étanchéité. Là encore, le bon point avec le concept, c’est qu’on pourra remplacer le joint d’étanchéité lorsqu’il sera fatigué.

UNA a prévu des kits de développement software (SDK) et hardware (HDK) qui permettront à des développeurs et des ingénieurs d’apporter de nouvelles capacités à l’UNA Watch. C’est un peu comme les plateformes Connect IQ ou SuuntoPlus store. Pour une petite boite, c’est un élément clé pour avancer vite.

L’application

UNA, c’est aussi une application pour iOS et Android, qui va permettre d’analyser ses données d’entrainement, de suivi quotidien et de personnaliser les réglages de la montre.

Lorsqu’une marque se lance sur le marché des montres GPS, c’est souvent l’application qui met le plus de temps à monter à niveau. Parce que ça demande beaucoup de travail pour produire beaucoup d’analyses.

Sur ce point, UNA prévoit d’emblée une interconnexion avec Strava. Ca permettra d’une part de profiter des capacités de Strava dès la première sortie avec l’UNA Watch et aussi de ne pas être perturbé par la nouvelle interface de la nouvelle application. SI elle ne vous plait pas, vous pourrez continuer d’utiliser Strava comme vous le faisiez avec votre ancienne montre GPS.

Mon avis

Est-ce que c’est une arnaque ?

Non.

Est-ce que ça va marcher ?

L’idée est excellente et on ne peut qu’adhérer au concept. La principale difficulté pour UNA, ça va être la confiance. Est-ce qu’on peut être confiant dans le fait qu’UNA existera encore dans 3 ou 5 ans ? Car c’est précisément à cet horizon qu’on fera de nouveau appel à la marque pour remplacer un composant. J’ai bien ressenti la même hésitation lorsque COROS s’est lancé sur le marché des montres GPS. Les gens étaient attirés par le rapport qualité/prix mais avant de remplacer leur Garmin ou leur Suunto, ils voulaient s’assurer que COROS ne mettrait pas la clé sous la porte 2 ans plus tard (ce qui est arrivé à TomTom).

La dernière fois que j’ai parlé d’un projet Kickstarter, c’était en 2015 pour une montre de natation appelée Swimmo. Je n’en ai plus entendu parler depuis. Le site web existe toujours, mais on ne peut plus commander de montre. Pas très bon signe.

Pour le hardware, mon principal problème réside dans le choix du connecteur USB-C. D’un point de vue durable, c’est indéniablement le meilleur choix. Néanmoins, Polar a essayé il y a quelques années le connecteur micro-USB sur la M400 et le résultat a été un nombre incroyable de retours SAV pour corrosion du connecteur. Alors il faut rester réaliste : l’UNA Watch n’est pas faite pour la natation, ni en mer, ni en piscine, donc ça devrait limiter le risque. Mais du même coup, ça limite son utilisation pour une partie des sportifs.

Aucune montre GPS n’est parfaite, on trouvera toujours à critiquer (même une Fenix 8). Mais ma première critique du projet UNA Watch concerne un point très particulier qui est limite mensonger. Ce tableau affiché dans la fiche Kickstarter compare quelques points saillants d’UNA Watch à la soi-disant concurrence.

  • UNA Watch serait plus précise avec sa puce GPS double fréquence alors que ses concurrentes fonctionnent en simple fréquence ? Soyons sérieux. Depuis 2024, quasiment toutes les montres GPS ont un mode multi GNSS double fréquence. En fait, il n’y a plus que Garmin qui s’autorise à sortir des Fenix E et Vivoactive 6 sans mode double fréquence.
  • UNA Watch aurait une autonomie supérieure aux autre montres GPS (10 jours contre 7-9 jours). Alors je regarde la dernière sortie de chaque marque : Amazfit T-Rex 3, 27 jours ; COROS PACE Pro, 20 jours ; Suunto Race S, 9 jours ; Polar Vantage M3, 7 jours ; Garmin Vivoactive 6, 11 jours.

Ailleurs, ils mettent en avant une « autonomie inégalée », avec 20 h en mode GPS. Alors j’espère que c’est en mode multi GNSS double fréquence, mais je pense plutôt qu’il s’agit du mode GPS simple fréquence. Quoi qu’il en soit, voici les autonomies en mode double fréquence de la concurrence : Amazfit T-Rex 3, 42 h ; COROS PACE Pro, 31 h ; Suunto Race S, 30 h ; Polar Vantage M3, 30 h ; Garmin Instinct 3, 23 à 80 h en fonction des modèles.

Verdict : malheureusement, sans même parler du prix, l’absence d’étanchéité et les fonctionnalités très basiques limitent cette montre GPS aux sportifs occasionnels. L’UNA Watch aurait pu se défendre face à une Forerunner 235, mais pas face à une Forerunner 255.

Je dis bien ‘malheureusement’, parce qu’il y a plein de gens qui adhéreraient au concept si c’était COROS ou Garmin qui sortait une montre GPS évolutive et réparable…

Un commentaire

  • Milin

    Très intéressant comme projet. Il faudra voir la fiche technique et à l’usage ce que ça vaut. Je pense que le prix sera plus élevé pour des performances moindres que la concurence, un peu à l’image des smartphones de la marque Fairephone ,qui ont également cette demarche de repararable et durable mais qui ne sont pas les meilleurs en rapport qualité-prix. Mais qui sait, peut-être que ce sera une belle surprise.

    Ca reste une projet louable et à encourager.

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