UTMB 2025 : l’analyse des montres GPS et des traces

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Chaque année, l’UTMB offre une immense tribune pour les marques de montres GPS (entre autres). Chaque marque en profite pour mettre en avant les résultats de ses athlètes sponsorisés.

Moi, je me suis amusé à étudier les montres GPS utilisées sur l’UTMB 2025 et leurs traces GPX. Vous voulez savoir combien de traileurs utilisent une Fenix 8, une Apple Watch Ultra ou une VERTIX 2S ? La montre GPS la plus précise ? Si les hommes utilisent des grosses montres et les femmes préfèrent les petites ?

50 traileurs, 45 montres GPS, 32 traces GPX, voilà mon analyse.

Comment j’ai fait

Pour commencer, il y a les athlètes sponsorisés par une marque. Le passage de Kilian Jornet de Suunto à COROS avait fait grand bruit en 2022. Ruth Croft est passée chez Amazfit récemment. Ensuite, il y a ceux qui en parlent sur les réseaux sociaux, comme Mathieu Blanchard lorsqu’il est passé de COROS à Garmin. Et puis je peux scruter les photos ou le Live, je suis plutôt bon pour reconnaître les montres GPS ;o)

Mais bon, en procédant comme ça, je n’avancerais pas bien vite.

Quelle est la plus grosse base de données sportives ?

Strava !

Lorsque vous consultez une activité sportive sur Strava, dans l’aperçu, le modèle de montre GPS utilisée apparait (en général).

A partir de là, on peut aussi télécharger le fichier GPX de la trace GPS, pour l’analyser en détail.

La difficulté, c’est que Strava interdit l’utilisation de ses données pour créer des statistiques. En tout cas à grande échelle, en utilisant un programme informatique. C’est dommage, parce que ça serait intéressant de faire les statistiques d’utilisation sur ce genre de course (ou l’Ironman de Kona), histoire de se faire une bonne idée du marché des montres GPS à l’instant T.

Qu’à cela ne tienne, j’ai fait ça à la main. Bon, je me suis limité aux 30 premiers hommes et 20 premières femmes. C’est déjà assez de boulot. Sur le lot, il reste des cases vides, soit parce que certains n’ont pas de compte Strava, ou qu’il est privé.

Un dernier mot pour dire que cette analyse n’est qu’un zoom sur les élites. Ces chiffres sont forcément biaisés du fait du sponsoring. Soyez certains que derrière, quelque chose comme 75% des amateurs doivent porter une Garmin. C’est en tout cas la stat de répartition des parts de marché de la dernière étude que j’ai faite début 2024.

Les montres GPS des traileurs sur l’UTMB 2025

Cette année, j’ai l’impression qu’il n’y a pas eu énormément de sponsoring.

En 2023, COROS avait fait de l’UTMB une scène de démonstration pour mettre en avant 2 produits récents : une APEX 2 Pro édition Chamonix sortie spécialement pour l’occasion et le brassard cardio optique HRM.

Cette année, Suunto est arrivé trop tard avec la Race 2. Elle a certes été annoncée au cours de la semaine UTMB, mais la version logiciel stable a dû être livrée trop tard pour en équiper les athlètes Suunto.

Sur la ligne d’arrivée, Garmin remporte la victoire avec l’Enduro 3 de Tom Evans mais COROS équipe 40% des 30 premiers.

Garmin et Suunto sont bien représentés.

Polar perd encore 1 montre GPS dans le top 30.

Toujours pas d’Apple Watch Ultra, mais Amazfit y fait son entrée. Une confirmation de plus de la stratégie qu’ils développent depuis quelques années autour de la série des T-Rex pour viser le marché du sport et plus précisément de l’outdoor.

Mais pas de révolution en 2025. A l’exception d’Amazfit, on trouve à peu près les mêmes montres GPS que l’année dernière.

	Nom	Marque	Modèle
1	Tom EVANS	Garmin	Enduro 3
2	Ben DHIMAN	COROS	APEX 2
3	Josh WADE	Suunto	9 Peak
4	Ji DUO	COROS	APEX 2 Pro
5	Thibaut GARRIVIER	COROS	APEX 2 Pro
6	Ludovic POMMERET	COROS	APEX 2 Pro
7	Yannick NOEL	Polar	Grit X2 Pro
8	Jiasheng SHEN	COROS	PACE Pro
9	Rod FARVARD	Amazfit	XXX
10	Jiaju ZHAO	COROS	VERTIX 2S
11	Baptiste COATANTIEC	Suunto	Race
12	Antoine LAMBOY-MARTIN	COROS	APEX
13	Canyon WOODWARD	Garmin	Fenix 7X
14	Kamil LESNIAK	Garmin	Fenix 8
15	Santos Gabriel RUEDA	COROS	PACE 3
16	Cody LIND	Amazfit	T-Rex 3
17	Guillaume DENEFFE	Suunto	Vertical
18	William ENGLUND	Garmin	Forerunner 945
19	Nicolas GOURDON	Suunto	9 Peak Pro
20	Aurélien DUNAND PALLAZ	Suunto	Race S
21	Hippolyte PESCI	Garmin	Epix Pro (Gen 2) – 51mm
22	Robin FOURNIER	COROS	VERTIX 2S
23	Paul LENOIR	COROS	APEX 2 Pro
24	Ugo FERRARI	Suunto	Race
25	Dylan DAME	COROS	VERTIX 2
26	Paul CREUZET	COROS	VERTIX
27	Stephen KERSH	Garmin	Forerunner 955
28	Matt PALILLA	Garmin	Forerunner 955
29	Aleksei BERESNEV	Suunto	9
30	Nicolas ALLEMEERSCH	Garmin	Fenix 8

Vous pensiez voir des Enduro 3, des Vertical et des VERTIX 2S à gogo ? Après tout, ce sont les montres GPS avec la plus grosse autonomie, parfaites pour l’ultra trail, non ?

Hé bien non… La raison, selon moi, tient au fait que pour ces élites, l’UTMB, c’est l’affaire de 20 à 24 h. Donc ils n’ont pas forcément besoin d’une énorme montre GPS avec une autonomie de malade. Au contraire, ils vont privilégier la légèreté et le confort. C’est pour ça qu’on voit plutôt des APEX 2 Pro chez COROS (66 h d’autonomie) qui a un format plus compact que la VERTIX 2S ou des Race S chez Suunto (30 h en mode performance).

Je connais la montre de Rod FARVARD, mais elle n’a pas encore été annoncée (scoop bientôt).

On trouve également pas mal de ‘vieilles’ montres GPS, des Suunto 9, une VERTIX 1, une Forerunner 945. Quand je pense que certains m’écrivent pour savoir s’ils peuvent encore acheter la Forerunner 965 parce qu’ils ont peur qu’elle devienne rapidement obsolète… Les élites sont sur une autre logique : ils veulent pouvoir faire confiance à leur matériel et pour ça, rien de mieux que de l’ancien qui a été éprouvé.

Vous noterez aussi qu’il n’y a pas de réel engouement pour les écrans AMOLED, qui ne représentent que 33 % des montres GPS utilisées par ces traileurs élite.

Ce qui me surprend quand même, c’est que tous ces traileurs ne soient pas passés à une montre avec une puce multi GNSS double fréquence. L’UTMB 2025 a quand même été la vitrine de l’utilisation des données pour optimiser la performance. Car le point commun entre Tom Evans et Ruth Croft, c’est qu’ils ont tous les 2 été accompagnés par un data scientist pour créer leur stratégie de course. Or, si les données collectées sont fausses ou imprécises, la stratégie sera fausse ou imprécise.

On va étudier la précision de ces montres GPS, même si je ne peux pas savoir lesquelles ont fonctionné en mode GPS seul et lesquelles étaient en mode double fréquence. Mais aujourd’hui, on a quand même de nombreuses options de montres GNSS double fréquence avec une autonomie suffisante pour tenir l’UTMB. C’est donc surprenant que les athlètes ne les aient pas adoptées pour gagner en précision.

Les montres GPS des traileuses sur l’UTMB 2025

Depuis quelques années, on arrive à trouver de petites montres GPS avec toutes les fonctionnalités d’une grosse. Et même si une petite montre GPS aura toujours moins d’autonomie qu’une grosse (seule exception : la Forerunner 265S qui a plus d’autonomie que la Forerunner 265), on en trouve avec une autonomie largement correcte pour faire un UTMB. Garmin est quand même la marque qui exploite le plus ce créneau en déclinant toutes ses montres GPS en différents formats de boitier. Mais COROS et Suunto proposent aussi quelque chose avec les APEX 2 et la Race S.

Chez les femmes, j’ai plus de trous, car beaucoup de traileuses ont leur compte Strava en mode privé.

Comme l’année dernière, Garmin, COROS et Suunto ont des parts équivalentes.

Et comme chez les hommes, Amazfit fait son entrée dans le classement avec un sponsoring bien choisi (Ruth Croft). Regardez sur la photo de début d’article comme la montre GPS de Ruth Croft est soigneusement dissimulée par un tour de cou… Ce n’est pas un hasard. Je sais quelle montre elle portait et je vous en dirai bientôt plus.

	Nom	Marque	Modèle
1	Ruth CROFT	Amazfit	XXX
2	Camille BRUYAS	Suunto	Race S
3	Katharina HARTMUTH	Suunto	Vertical
4	Anna CARLSSON	COROS	VERTIX 2S
5	Maëlle DERUAZ
6	Magali MELLON	Garmin	Fenix 7
7	Lucy BARTHOLOMEW	Garmin	Enduro 3
8	Lauren PURETZ	COROS	APEX 2 Pro
9	Claudia TREMPS	Suunto	Race 2
10	Courtney DAUWALTER	Suunto	Race S Courtney edition
11	Emma STUART	Garmin	Fenix 7
12	Suzanne ZAHLAUER
13	Maite MAIORA ELIZONDO	COROS	VERTIX 2S
14	Laura HANSEN
15	Mélanie DELASOIE
16	Kelsey HOGAN	Suunto	Race
17	Lindsey DWYER	Garmin	Forerunner 245 Music
18	Elena HORTON	COROS	APEX Pro
19	Heather JACKSON	Garmin	Fenix 8 Solar
20	Brooke DEANS	COROS	APEX 2 Pro

Au passage, notez que la taille du boitier est bien une notion relative puisque Anna CARLSSON porte une VERTIX 2S (‘S’ ne veut pas dire small chez COROS). On trouve une Enduro 3 mais pas de Fenix 8S ou 7S.

Donc on trouve vraiment de tout et ça illustre bien que la ‘bonne’ taille d’une montre GPS est un critère subjectif et très personnel. Certains aiment les grosses montres alors que d’autres ne supportent même pas une petite montre pour dormir.

Et non, Ruth Croft n’a pas adopté le brassard COROS HRM sur son biceps. C’est la version Amazfit, Helio Strap, dont je publierai bientôt le test.

Précision des montres GPS

Cette année encore, j’ai trouvé la précision générale des montres GPS remarquable. Avec l’augmentation des autonomies, de plus en plus de montres GPS sont maintenant capables de faire un UTMB en mode multi GNSS double fréquence (le plus précis). Et ça devient difficile de trouver des endroits où elles font des erreurs.

Officiellement, l’organisation annonce 174 km et 10000 m de dénivelé positif.

Mais il faut se rappeler qu’à cause de la météo, le parcours a été modifié ; pas de passage aux pyramides calcaires (parcours 2025 en orange à la place du bleu de 2024). Je ne sais pas si cette distance et ce dénivelé affichés prennent en compte ce changement. Mais c’est possible, puisqu’ils annonçaient 176,4 km l’année dernière.

Avec les données tirées des montres GPS (en supprimant celles qui n’ont pas eu assez d’autonomie pour faire toute la course), j’arrive à une distance moyenne de 173,6 km pour un dénivelé de 9939 m.

Il faut se rappeler que contrairement à une course sur route, le parcours n’a pas été mesuré avec précision (d’ailleurs, si vous ne savez pas comment une course officielle est mesurée, allez lire cet article, c’est impressionnant). Je ne sais pas comment l’organisation calcule la distance de l’UTMB. Et ne croyez pas qu’il suffit de trace l’itinéraire sur Strava pour avoir la distance précise. Chaque plateforme utilise un modèle numérique du terrain avec plus ou moins d’imprécision. De même, il serait illusoire de croire que la distance mesurée par les montres GPS est la bonne, car il y a les erreurs GPS aux ravitos, quelques looses topo, des arrêts pipi, des traileurs qui coupent dans les virages, etc.

Voilà la répartition des distances mesurées par les montres GPS, placées sur une courbe de Gauss centrée sur la moyenne.

Globalement, on peut dire que la précision est bonne. La plus grosse erreur est de 4 kilomètres sur 174, soit 2,3%. Mais en fait, la majorité des montres GPS se situent à +/- 2 km, soit 1% d’erreur. Pour de l’électronique grand public, je pense que c’est déjà pas mal.

Les 2 points les plus à gauche (les 2 plus courtes) sont des Amazfit. Et ça, ça ne me surprend pas. Pourquoi ? Parce que j’ai déjà relevé lors des analyses de précision de mes tests que les Amazfit ont de longue date une tendance à trop lisser les traces GPS et donc à couper les virages, même en mode GNSS double fréquence.

Voilà les moyennes calculées par marque. Suunto est la seule marque à dépasser la distance officielles, alors que toutes les autres marques sont un peu en-dessous.

Officiel : 174 km
Garmin : 173,34 km
COROS : 173,34 km
Suunto : 174,92 km
Amazfit : 170,16 km
Polar : 172,41 km

On dit toujours que l’erreur sur le dénivelé est supérieure à l’erreur sur la distance. En 2025, on a des enregistrements allant de -300 à +400 m, soit 3 à 4% d’erreur sur le d+.

Cette fois, ce sont les Garmin qui ont tendance à surestimer le dénivelé.

Officiel : 10000 m
Garmin : 10190 m
COROS : 9804 m
Suunto : 9872 m
Amazfit : 9705 m
Polar : 9378 m

Et voilà tous les détails.

	Nom	Marque	Modèle	Distance	Dénivelé
1	Tom EVANS	Garmin	Enduro 3	172,95	10127
2	Ben DHIMAN	COROS	APEX 2	171,07	9744
3	Josh WADE	Suunto	9 Peak	173,97	10209
4	Ji DUO	COROS	APEX 2 Pro
5	Thibaut GARRIVIER	COROS	APEX 2 Pro	168,92	9699
6	Ludovic POMMERET	COROS	APEX 2 Pro	167,78	9690
7	Yannick NOEL	Polar	Grit X2 Pro	172,41	9378
8	Jiasheng SHEN	COROS	PACE Pro	175,1	9877
9	Rod FARVARD	Amazfit	XXX	170,15	9701
10	Jiaju ZHAO	COROS	VERTIX 2S
11	Baptiste COATANTIEC	Suunto	Race	174,71	9765
12	Antoine LAMBOY-MARTIN	COROS	APEX
13	Canyon WOODWARD	Garmin	Fenix 7X	172,63	10411
14	Kamil LESNIAK	Garmin	Fenix 8	173,82	10354
15	Santos Gabriel RUEDA	COROS	PACE 3
16	Cody LIND	Amazfit	T-Rex 3	170,17	9710
17	Guillaume DENEFFE	Suunto	Vertical	175,24	9730
18	William ENGLUND	Garmin	Forerunner 945	164,95	9912
19	Nicolas GOURDON	Suunto	9 Peak Pro	177,28	10167
20	Aurélien DUNAND PALLAZ	Suunto	Race S	175,3	9729
21	Hippolyte PESCI	Garmin	Epix Pro (Gen 2) – 51mm	172,8	10094
22	Robin FOURNIER	COROS	VERTIX 2S	172,6	9705
23	Paul LENOIR	COROS	APEX 2 Pro
24	Ugo FERRARI	Suunto	Race	173,36	9791
25	Dylan DAME	COROS	VERTIX 2
26	Paul CREUZET	COROS	VERTIX	173,13	10140
27	Stephen KERSH	Garmin	Forerunner 955	168	10214
28	Matt PALILLA	Garmin	Forerunner 955	172,57	10329
29	Aleksei BERESNEV	Suunto	9	174,49	9810
30	Nicolas ALLEMEERSCH	Garmin	Fenix 8	174,23	10294

Là, on remarque déjà quelques pannes de batterie : Ludovic POMMERET, William ENGLUND, STEPHEN KERSH.

	Nom	Marque	Modèle	Distance	Dénivelé
1	Ruth CROFT	Amazfit	XXX
2	Camille BRUYAS	Suunto	Race S	174,82	9737
3	Katharina HARTMUTH	Suunto	Vertical	175,7	9730
4	Anna CARLSSON	COROS	VERTIX 2S
5	Maëlle DERUAZ
6	Magali MELLON
7	Lucy BARTHOLOMEW	Garmin	Enduro 3	172,61	10268
8	Lauren PURETZ	COROS	APEX 2 Pro	172,13	9748
9	Claudia TREMPS	Suunto	Race 2
10	Courtney DAUWALTER	Suunto	Race S Courtney edition
11	Emma STUART	Garmin	Fenix 7	174,35	9796
12	Suzanne ZAHLAUER
13	Maite MAIORA ELIZONDO	COROS	VERTIX 2S
14	Laura HANSEN
15	Mélanie DELASOIE
16	Kelsey HOGAN	Suunto	Race	174,33	10053
17	Lindsey DWYER	Garmin	Forerunner 245 Music
18	Elena HORTON	COROS	APEX Pro	175,48	9701
19	Heather JACKSON	Garmin	Fenix 8 Solar	174,11	10295
20	Brooke DEANS	COROS	APEX 2 Pro	174,45	9829

Comparaison des traces GPX

Au moment d’analyser les traces GPS enregistrées par les montres GPS de ces champions, il faut garder à l’esprit qu’on ne connait pas les différents réglages utilisés par chacun. Les Fenix 7X, Race et autres APEX 2 Pro ne sont pas forcément en mode multi GNSS double fréquence (le plus précis).

Néanmoins, je vais vous montrer quelques détails intéressants.

Analyse Garmin

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On commence avec un premier groupe de montres GPS Garmin récentes. Première portion compliquée à la sortie des Houches et ça va.

Ca se corse un tout petit peu plus loin, avec 1 Enduro 3 et 1 Fenix 8 qui dévient.

Là, c’est l’autre Enduro 3 qui dévie sans raison.

Voilà l’image parfaite pour illustrer l’impact de l’environnement sur la précision des montres GPS. Sur la gauche, terrain complètement dégagé, super précision, les 5 traces GPS se superposent. Dès qu’on passe dans la forêt, les feuilles des arbres suffisent à atténuer le signal des satellites et la précision se dégrade sur la droite.

Encore 2 traces qui dévient légèrement du parcours. Il ne reste plus que la Fenix 8 de JACKSON qui est irréprochable.

Et là, c’est le drame. Ravitaillement de Courmayeur, dans un gymnase, les montres ne reçoivent plus les signal des satellites et ça part plus ou moins en vrille. On comprend tout de suite pourquoi la Fenix 8 d’ALLEMEERSCH a enregistré plus de distance que les 4 autres.

Hop ça coupe. J’ai basculé en vue satellite pour voir si Tom EVANS a pris un chemin existant. Ca m’a l’air être le cas. Pareil pour BARTHOLOMEW et ALLEMEERSCH un peu plus loin.

Là, je peux vous dire ce qu’il s’est passé : c’est une pause pipi de JACKSON enregistrée par sa Garmin. C’est souvent en rando que je vois ça. Lors des micro pauses (pour faire pipi ou pour attendre les enfants), la trace GPS des Garmin fait des ‘pelottes’. Et ça, à force, ça rajoute de la distance.

Encore des pelottes, cette fois sous la tente du ravito de La Fouly.

La boucle est bouclée et on va voir l’effet des zones de confidentialité. Sur Strava, on peut activer des zones de confidentialité, autour d’un point (genre votre domicile) ou de manière générale sur toutes vos activités. A l’intérieur de cette zone, votre trace GPS ne sera pas visible. Ca permet de masquer vos points de départ et d’arrivée. On voit que sur 5 montres GPS, 1 seule part et revient exactement sur l’arche de l’UTMB. J’ai représenté les zones de confidentialité par des cercles de couleur. On voit qu’on peut définir le rayon de la zone de confidentialité (moi, je crois que je l’ai fixé à 600 m) et surtout, on voit que les cercles ne sont pas centrés sur l’arche de départ / arrivée. C’est bien pensé de la part de Strava. Parce que si le cerclé était centré sur le point de départ / arrivée, on pourrait en déduire le point de départ / arrivée, même si la trace GPS est masquée.

J’ai déjà expliqué en détail les réglages pour assurer la confidentialité des données de votre montre GPS. Ca vaut le coup de prendre quelques minutes pour s’en occuper (par exemple pour masquer l’adresse de votre domicile).

On passe à une autre série, un peu plus ancienne. Mais vous allez voir que je l’ai trouvée meilleure en précision GPS. Là, on a STUART qui coupe légèrement 2 virages.

Des pelottes…

De superbes traces GPS sur des lacets en forêt.

Un petit problème sur l’altimètre de la Fenix 7 qui lui fait rater quelques mètres en haut de chaque bosse (alors que toutes les altitudes de départ sont les mêmes) pour une petite erreur de dénivelé total à l’arrivée.

On termine par les Forerunner. Ca part mal pour la Forerunner 945 d’ENGLUND.

Pas de chance, ça ne s’arrange pas après.

Bon, pour la suite, j’ai retiré la trace de la Forerunner 945. Là, on a KERSH qui a raté le chemin pour aller au ravitaillement. Il a dû se retrouvé du mauvais côté de la barrière et a fait demi-tour avec quelque chose comme 500 m de rab.

Un arrêt boisson.

Et là, une Forerunner 955 à court de batterie dans la descente de la Flégère après 23 h 14 de course. Une Forerunner 955, c’est 42 h d’autonomie en mode GPS seul. Avec le temps, la batterie a probablement perdu de sa capacité.

Analyse COROS

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On part avec les APEX 2 Pro. Une seule trace complète jusqu’à l’arrivée, deux traces en zone de confidentialité et l’APEX 2 Pro de Ludovic POMMERET qui n’a pas tenu la distance. Je sais qu’il était en mode double fréquence, donc 24 h d’autonomie. Mais il avait le rétro éclairage d’activé.

Là on a un beau schuss. Est-ce qu’il a appuyé sur Pause sans le faire exprès ? En tout cas, ça me semble pas être une erreur de la puce GPS, c’est trop gros.

Un peu plus loin, c’est celle de DEANS qui se met à vadrouiller.

Bon, là, il n’y avait pas vraiment de raison de rater le chemin mais bon, de nuit et sous la pluie…

Cest curieux ce qu’il s’est passé au ravitaillement de Courmayeur. Ce sont 4 montres identiques et 2 partent en vrille alors que les 2 autres sont parfaites. Vu qu’aucune des 4 ne captait le GPS, ça ne peut pas être une différence entre GPS seul et GNSS double fréquence. Mystère.

La trace de Ludovic POMMERET qui s’arrête, plus de batterie.

On passe à l’autre série de COROS. Je précise tout de suite que l’APEX 2 n’a pas de mode GNSS double fréquence. La VERTIX est la première montre GPS à en avoir été doté. Sur ce secteur, je dirais quand même que ces 2 traces s’éloignent du sentier alors que celle de la PACE Pro et de la VERTIX 2S sont meilleures.

Erreur, +200 m.

Même conclusion que 2 captures d’écran plus haut.

La trace GPS qui divague.

Un tout droit. Décrochage GPS complet.

Décidément pas son jour, +300 m.

Analyse Suunto

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Les Race et Race S commencent bien la course.

La première erreur d’une Race. Les 4 autres traces GPS sont parfaitement superposées.

Un peu plus d’imprécision sous la forêt.

Je ne sais pas ce qu’a fait HOGAN mais les Suunto on bien géré le ravito de Courmayeur. On vait quand même qu’il faut un peu de temps à la sortie pour bien se recaler sur les signaux GPS.

Nouvelle illustration de l’impact de l’environnement : sur la gauche, en terrain ouvert, les traces sont parfaites ; sur la droite en forêt, le signal GPS est moins précis.

L’altimètre de la Race d’HOGAN a eu le hoquet 2 fois. Remarquez le tir groupé des 4 autres ! Suunto a toujours été super précis sur les dénivelés.

Rappel : pas de mode GNSS double fréquence sur les Suunto 9.

Là, grosses erreurs.

Mauvais chemin, +200 m.

Suunto 9 et 9 Peak de nouveau en difficulté.

DENEFFE qui prend le raccourci. Je l’appelle ‘le’ raccourcis car depuis 4 ans que je fais ces analyses, il y a toujours eu des traileurs qui l’ont pris. Et pourtant, celui-là, on peut pas dire que c’est un sentier parallèle ou multiple. Mais bon, il y a de moins en moins de monde qui l’emprunte. Cette année, c’est le seul.

On comprend pourquoi la Suunto 9 a mesuré plus de distance que les autres.

Analyse Amazfit

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Bonne précision à la sortie des Houches.

Un petit passage dans l’eau, même si ce genre d’erreur ne fausse pas trop la distance totale.

Un petit décrochage.

Et un raccourci.

Sinon, j’ai été assez mauvaise langue sur le fait que les Amazfit coupent dans les virage. Visiblement, ils ont amélioré leur algorithme et les 2 traces GPS sont bonnes.

Les 2 altimètres partent de la même altitude à Chamonix. Pourtant, à l’arrivée, ils ne sont plus au même niveau. Ca arrive que les changements de météo impactent le fonctionnement des altimètres barométriques (en gros, l’alti baro ne sait pas si le changement de pression est lié à un changement d’altitude ou un changement de météo).

Analyse Polar

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OK pour cette portion.

C’est moins bon en forêt.

Là, on voit précisément que le GPS décroche à l’entrée dans le gymnase. Ensuite, NOEL sort du gymnase et la Grit X2 Pro met un bon moment pour retrouver le signal GPS, puis trace un trait en ligne droite entre ces 2 points.

C’est pas mal tout ça, quoi que la trace GPS est plus bruitée dans la forêt qu’en terrain dégagé sur la gauche.

La course de Tom EVANS

Bon, voilà la course de Tom EVANS vue par Strava.

On pourrait analyser son graphique d’allure, pour essayer de comprendre la stratégie concoctée par le data scientist Joseph MESTRALLET.

Mais je trouve plus intéressant le graphique d’allure ajustée à la pente. L’allure ajustée à la pente résulte d’un algorithme qui vise à intégrer le dénivelé dans une métrique qui reflète non plus la vitesse réelle mais l’effort fourni. Ca réagit de la même manière que la puissance en course à pied, mais comme c’est une allure, on se représente un peu plus ce que c’est (c’est plus facile de manipuler des min/km que des watts).

Là, ce qui est frappant au premier regard, c’est à quel point l’effort de Tom EVANS est régulier. Alors oui, on peut déceler une consigne de partir vite jusqu’au km 40, puis de tenir une allure stable mais réduite pendant la nuit, de ne pas s’endormir dans la grande descente entre les km 100 et 125 et puis après, de terminer en fonction du classement et des écarts.

Au niveau de l’intensité, Tom EVANS court la majorité de l’UTMB en zone 2. C’est la zone d’endurance fondamentale, en aérobie, ça semble logique.

Si on étudie les tours automatiques, on voit qu’il part vite mais qu’il ne passe plus jamais au-dessus de 160 bpm après le km 53. Encore qu’on voit que ce km 53 constitue une reprise en côté après plusieurs km de descente et qu’il est repassé en-dessous de 160 pour la suite de la montée.

Par la suite, il reste en-dessous de 150 bpm à partir du km 71. Et il ne fait pas de dérive cardiaque, il reste à 120-130 du km 90 à l’arrivée.