L’évolution des montres GPS (2009-2019)
Au fil des années, j’ai accumulé une bonne base de données (toute proportion gardée par rapport à ce que Garmin ou Strava peuvent détenir) sur les montres GPS. Je m’y réfère très régulièrement lors de mes tests, pour faire des comparaisons ou pour répondre à des questions que je reçois.
Elle commence en 2009 par la Forerunner 310XT et l’entrée la plus récente est la Forerunner 945 en 2019.
Alors l’idée m’est venue de faire une petite rétrospective, histoire qu’on mesure bien le chemin parcouru en une décennie, depuis les premières montres GPS jusqu’aux monstres de technologie qu’on connait maintenant.
D’ailleurs, quelle a été votre première montre GPS (dites-le dans un commentaire ci-dessous) ?
J’ai sélectionné quelques critères simples et facilement comparables :
- l’autonomie
- le poids
- le prix
Evolution de l’autonomie des montres GPS
C’est probablement le critère dont on entend le plus parler ces dernier temps. Pourquoi ? Tout simplement à cause de la fameuse puce GPS Sony ! Ou comment un sous-traitant arrive à lui tout seul à initier une révolution.
Au début du blog Montre cardio GPS (en 2014), les fabricants de montres GPS partageaient leurs approvisionnements entre SiRF ou Mediatek. Le premier ayant la réputation d’aboutir à des montres GPS plus précises, le second à des montres GPS moins chères…
Puis est arrivé Sony, avec une puce GPS qui consomme beaucoup moins d’énergie. J’ai cherché quelques données pour vous illustrer l’énorme avancée technologique. Bon, ce n’est pas facile car les fabricants restent très discrets sur les références exactes de leurs puces GPS. Mais j’ai trouvé ceci :
- une puce SiRFstar IV (celle qui équipait la V800) ; consommation : 47mW
- une puce Sony récente, conçue pour les wearables ; consommation : 6mW
Ca fait une consommation divisée par 8 en quelques années !
Or, il faut savoir que lors de l’enregistrement d’une activité sportive, la puce GPS est le plus gros consommateur d’énergie. Pas étonnant qu’après Amazfit sur la Stratos, toutes les marques aient adopté cette puce GPS. Coros Pace, Suunto 9 Baro, Polar Vantage V et en dernier Garmin Forerunner 945.
Je précise que j’ai comparé le comparable, c’est à dire les données d’autonomie pour le mode d’enregistrement GPS le plus précis. Je n’ai pas pris en compte les modes particuliers qui permettent d’augmenter l’autonomie en diminuant la précision GPS : UltraTrac de Garmin, FusedTrack de Suunto et UltraMax de Coros.
Avant cette puce Sony, on voit que Garmin avait déjà réussi en 2009 à sortir une montre GPS avec 20h d’autonomie (Forerunner 310XT). Mais elle était plutôt massive. Comparé à une puce GPS qui fait 3mm de côté, la batterie devait être énorme.
Fin 2014 et début 2015, Garmin faisait 1 pas de plus en atteignant 24h sur l’Epix et la Forerunner 920XT. Encore des grosses montres GPS.
Mais on semble toucher là un plafond de verre. Toutes les grosses montres GPS outdoor plafonnent vers 20-24h d’autonomie…
Jusqu’en septembre 2017, lorsque l’Amazfit Stratos vient donner un coup de pied dans la fourmilière en affichant pas moins de 35h d’autonomie (confirmé par mes soins lors du test).
Probablement incités par le développement des ultra, les autres fabricants vont suivre.
D’abord Coros, avec la Pace début 2018, pour tenter de se faire une place sur le marché des montres GPS. Avec 25h d’autonomie, le record n’est pas battu, mais ça n’en reste pas moins remarquable.
Car à l’époque, on se rend compte que l’autonomie d’une montre GPS moyenne tourne généralement autour de 10h ! Allez, entre 8 et 13h. Donc 25h pour un nouvel acteur, avec une montre somme toute petite (pas une montre outdoor), ce n’est pas rien.
Est ensuite arrivé Suunto, avec la Suunto 9 Baro, qui y a vu son intérêt pour son créneau privilégié du trail/ultra trail. Puis Polar avec les Vantage et enfin Garmin avec les Forerunner 945 et 245.
Coros est venu coiffer tout le monde au début de l’été 2019 en sortant la Vertix avec 60h d’autonomie. Mais Garmin a rapidement ajouté quelques heures grâce à la recharge solaire de la Fenix 6X Pro Solar (66h).
Si vous cherchez des infos sur les meilleures montres GPS pour l’ultra, allez lire cette comparaison.
Evolution du poids des montres GPS
Au fil du temps, on demande des écrans de plus en plus grands. Mais l’évolution vers le tout connecté requiert des montres de plus en plus petites, qui puissent être portées 24h/24, au boulot comme en soirée, pour conserver la connexion Bluetooth avec un smartphone. Et puis il n’y a pas de raison que les femmes, avec leurs petits poignets, ne puissent pas faire les mêmes ultras que les hommes.
Résultat ?
Les montres GPS sont de plus en plus légères.
- 72g pour la Forerunner 310XT en 2009
- jusqu’à 98g pour la Fenix 5X
- seulement 32g pour la Forerunner 45S en 2019
On voit que le nuage de points est équilibré, avec une proportion à peu près égale de montres GPS plus lourdes que la moyennes et des autres plus légères.
A tout moment, l’écart entre la plus lourde (typée outdoor) et la plus légère (typée running) a toujours été important.
Mais le poids moyen baisse légèrement d’année en année. Et l’intégration devenue systématique d’un capteur cardio optique n’a même pas produit de soubresaut visible sur la balance.
Evolution du prix
Attention, ça va faire mal…
Jusqu’en 2015, une montre GPS haut de gamme, c’était 450€ max. Forerunner 920XT, Fenix 3, Ambit3 Peak, V800, 4 montres qui ont marqué leur époque et qui coûtaient entre 400 et 450€.
La barrière psychologique des 500€ a été atteinte en mai 2015 avec l’Epix (même si techniquement elle n’a pas été franchie, puisque l’Epix coûtait 499€). Et depuis… Comment dire…
Garmin est passé à 600€ pour la Fenix 3 HR en 2016. Suunto a surenchéri quelques mois plus tard avec la Spartan Ultra à 700€.
C’est à ce moment qu’on a commencé à voir les marques jouer avec les éditions saphir ou les éditions titanium à 100€ de plus. Garmin a fait un test sur le haut de gamme avec la Fenix Chronos, qui ouvrira la voie quelques années plus tard à la série des MARQ à 1500€.
Petite précision : sur ce graphique, je n’ai pointé que les versions de base. La Fenix Chronos et les MARQ n’y figurent même pas, car je pense qu’elles ne s’adressent pas au public de lecteurs du blog. Sur ce nuage de points, on ne voit que les modèles de base (dont certains comme la Suunto 9 Baro ou la Coros Vertix peuvent néanmoins être équipés de saphir de série).
Mais bon, le haut de gamme, c’est une chose. Ce qui m’embête le plus, c’est le mouvement observé sur l’entrée de gamme. On ne trouve plus de montre GPS d’entrée de gamme à 100€. Et depuis 2 ans, on ne trouve même plus de montre GPS neuve à moins de 200€.
La montre GPS de base qui mesure l’allure et la distance, ben ça coûte minimum 200€ maintenant. Et ça, je trouve ça moche.
Sur ce point, c’est vraiment dommage que TomTom et Géonaute aient quitté le marché des montres cardio GPS.
Cette année, il a vraiment fallu que je me triture les méninges pour faire mes recommandations de montres GPS pour 2019.
Certes, le Dacia des montres GPS existe certainement. Il y a plein de marques chinoises qui font des truc pas chers. Mais je suis persuadé que la précision des données, l’autonomie ou la qualité de l’écran rendent l’expérience utilisateur largement moins bonne.
Dorénavant, il y a 3 niveaux de prix :
- 200€ pour l’entrée de gamme
- 300/350€ pour le milieu de gamme
- 600€ pour le haut de gamme
D’un autre côté (je n’ai pas de données là-dessus, c’est juste ce que j’observe), le prix des montres GPS a tendance à baisser très vite. Une nouveauté sort, quelques mois plus tard on peut déjà la trouver avec un rabais de 50 à 100€ et elle sera déjà à prix cassé lors du Black Friday l’année suivante.
Du moins, ça, c’est la stratégie marketing que peut se payer Garmin, avec un renouvellement très rapide de ses modèles.
très bon article, belle évolution de la technologie en une décennie
malheureusement le prix des montres à aussi explosé
Merci pour cet article très précis.
Juste 1 précision les montres GPS Geonaute existe toujours avec 2 modèles : onmove 200 à 79€ et onmove 500 à 99€ (gps+cardio)